Les affres du pantin
Le soir est tombé
Et la nuit, enveloppée
Est soudain beaucoup plus noire
L’essaim est pour les sangliers
Féroces
Se bâfrent
Dans la clairière
Sous l’arbre centenaire
Dans la chaumière
Du serf
Auprès de l’âtre et sa lumière
Est donné le sein
Et se tirent des ficelles
Vers le ciel
Si on attend
Que les belles choses se reproduisent
Une deuxième fois
Ce n’est jamais le cas
Seulement dans les couloirs de nos têtes
Le coeur bat la chamade
Reddition
Camarade
Reddition
Camarade
Reddition
Camarade
Il est déjà trop tard
Et l’odeur de la terre
Est à rester coi
Sous l’arbre centenaire
Le chapeau et la poignée de main
Je n’ai jamais fait ce qu’il fallait
À l’égard des gens
Aux regards indigents
Hagard indulgent
Que j’étais
Ce qu’ils attendaient
N’est jamais arrivé
Je n’ai jamais fait ce qu’il fallait
Passé les vingt ans
Ébouriffé j’plaisait
Maintenant que dans mon cerveau
S’évidant
Je pense
À leurs âmes et leurs fantasmes
Et puis leurs fantômes
Dans la trame de mon passé
Voilà que tout s’égare
Se paume
Et il m’a dit
Laisse tomber
Rien n’est évident
Il m’a tiré son chapeau
Depuis route de l’abbaye
Avec un coup d’marteau
Sur toutes mes petites fioles
Dans ma piaule
Cela ne dure qu’un temps
Les filles et les idoles
De mon coaltar
Intransigeant
Je me défais maintenant
Je ne suis pas en retard
On m’a juste mis à l’écart
Alors
Plus de hasard
Balthazar
Jusqu’à l’extinction
Des projecteurs
Il m’a tiré son chapeau
Depuis route de l’abbaye
Avec un coup d’marteau
Sur toutes mes petites fioles
Dans ma piaule
Cela ne dure qu’un temps
Les filles et les idoles
La rive, le mur et le nuage
Je suis
La rive
Des rêves
De l’occident
Où s’oxydent
Les gens
Occis
Du rêve
Mégalomane
De l’un
De l’autre
De l’indic’
Vaguement
Mélomane
Qui reste interdit
Occident
Prêcheur répudiant
Occident
Cruel ayant peur
Occident
Pas un regard
Balayeur
Mendiant
Et lui survole
Sur un nuage
Toxique
Ce monde
Avale
Des statistiques
Et draine
Asphyxie
Occident
Paraboles
Et faux-semblants
Oxymores
Qui nous ressemblent tant
Un enfant
Tient un ballon rouge
C’est un enfant de migrant
Et quand le rouge se répand
Il se dit «tiens, on dirait du sang»
Et lui devient tout blanc
Il avait fait ce matin un dessin
Avec une rive, un mur et un nuage
Avec une rive, un mur et un nuage
900°
J’ai reçu une lettre
Ce matin
Dans laquelle il est écrit :
«Monsieur,
Nous ne savons plus ce qui se passe dans votre tête, je vous informe que nous réfléchissons, actuellement, à vous envoyer sur une autre planète. Vous pouvez allumer une cigarette, de ses 900°.
Vous ne voyez plus que des silhouettes. Votre liberté porte atteinte à notre asservissement, notre société est votre isolement, vous êtes le reflet d’un avenir réaliste, ce que nous ne voulons pas.
Les femmes sont réalistes, et il faut savoir les laisser parler. Ce que vous avez fait. Les gens se heurtent face à leurs propres murs, la morale, les choses qu’on ne veut pas voir, ce qui fait tant souffrir les gens depuis toujours. Vous, le voyez. Les gens qui parlent tout seuls.
Vous ne serez pas étonnés que nous nous mettons à paramétrer, selon nos données recueillies, le taux de souffrance que vous pourrez supporter…
Des pluies acides, des tempêtes solaires, des mers de méthane, des nuits polaires, les steppes au zéro absolu, des déserts de dioxyde de souffre, la distorsion du temps… Tout cela ne sera rien.
Et pendant que votre cigarette s’est éteinte dans votre cendrier, sachez que vous n’aurez besoin que d’une chaise, pour vous asseoir. Le seul objet de notre humanité qu’il devrait finalement rester, méditer sur votre paix ou votre colère ; ainsi à profiter de ces 29 prochaines années d’oxygène dans la solitude.
À présent, vous pouvez vous endormir, nous prendrons des nouvelles de vous régulièrement.»
Attendre sa vie sur une chaise
Attendre sa vie
Sur une chaise
À la maison
À l’école
À son bureau
En prison
Dans sa tête
Que rien n’aille
Mais d’ailleurs
De quoi s’en foutre
Tout aussi bien
Mais d’ailleurs
De quoi s’en foutre
Tout aussi bien
Attendre que le temps passe
Attendre que le temps passe
Attendre que le temps passe
Attendre que le temps passe
Il y a des conneries
Il y a des conneries
Ils te laisseront croire
Que le trouble-fête
C’est toi
Alors que sombre la loi
Et que tu te mets toi-même
En laisse
Au fait
Une fois que sa vie
Est finie
Et qu’on se dit
C’est passé tout seul
C’est passé tout seul
Alors te revient
Le tableau noir
De l’école
De ces vandales
Validés
Qui auront
Voulu ta peau
Dans ta maison
Verrouillée
Tard, le soir
Supporte
Combien de matins
À prendre la ligne 4
Nuits d’hiver
Matins âcres
Arrêt de bus
Cimetière
L’école primaire
Passe en travers
Et tu supportes
Et alors tu supportes
Le prof de maths
En fin de classe
Te plaque
Contre le mur
Personne qui bronche
Sur mon cahier
Des choses
Qui les dépassent
Un Doodle
Doodle
Et je les prends tous
Pour des miro
Et alors tu supportes
Et alors tu supportes
Les chouchous
Du prof de sport
Sont sous escorte
Par la populace
De l’entre-classe
J’étais un éléphant
Tout mou
Tout mou
Qui avait des envies de grenades
Alors tu supportes
Et alors tu supportes
Lundi
Et l’autre
Ferme sa gueule
Dans le mistral
Que gagnants
Dans le poste
Le soir
Y’a des criminels
En cravate
Qui te font la morale
Que si tu ne travailles pas bien
À l’école
Tu ne pourras pas marcher
Sur la gueule
De tes petits camarades
Et ça c’est pas bien
Et alors
Tu supportes
Et alors
Tu supportes
La Terre est plate
Elle me dit
Que la Terre
Est plate
Avec un petit trou
Au milieu
Que le vinyle craquant
Ce sont des soldats
Alors
Je tombe dans ses bras
Mon unique
Et ses neuroleptiques
Elle voit des anges
Qui l’observent
Et qui lui disent
Que chacun ici-bas
Illumine
Telle une étoile
Condamnée
Sans franchir
La ligne blanche
Dans la voie lactée
Ce qui l’atterre
C’est le mensonge
La prétention
Ce qui détruit les songes
Tandis que je longe
Dans l’étrange
Ma propre mise en abîme
Un fatras d’ultrasons
Une part de vérité
Une petite pièce
Dans mon crâne
Éclairée à l’uranium
Alors on s’en sort comme ça
Et on verra
On verra
L’oiseau rare
Combien de fois ai-je paumé
Ma raison ?
Pour quelques dames
Qui passaient par ma maison
Et qui me faisaient croire
Que j’étais blanc
Que j’étais noir
Que j’étais le chat, que j’étais l’oiseau
L’oiseau rare qui ne mène
Nul part
Quand dans la campagne
Voguait mon vague-à-l’âme
Quelques soupirs
Et j’en perds le sommeil
Madame
Et vous qui me faisiez croire
Que j’étais blanc
Que j’étais noir
Que j’étais le chat, que j’étais l’oiseau
L’oiseau rare qui ne mène
Nul part
Je ne fais que passer
Si je n’ose vous regarder
Comme vous me regardez
Vous semblez me connaitre
Je ne fais que passer
Décortiquez mon mal-être
Et ma timidité
Défrayez vos commentaires
Je ne fais que passer
Pour une qui, par hasard
Sans tendresse s’est posée
Sans vous dire le contraire
J’aurais pu être un autre
Si vous venez à ma rencontre
D’un sourire de maladresse
Je vous dirai que ce qui blesse
Ce sont les choses qu’on ne se dit pas
Le bleu désastre
J’ai voulu
Écrire une chanson simple
Qui ne parle de rien
Qui parle de toi
Et de nos petits matins
Toute seule dans mes bras
Quand il pleut sur tes seins
Des larmes de joie
Si j’ai voulu
Qu’elle ne parle de rien
Qu’elle parle de toi
C’est qu’à chaque fois
Sans raison
Au premiers rayons
Tu quittes ma maison
Sans avoir fini
Cette chanson
Les jours, hélas
Se ressemblent
Dans les matins d’hiver
Dans les soirs d’été
Dans le bleu désastre
De ce jardin
Aux millions de roses
Fait d’attente et de regrets
Printemps noir
C’est étrange
Quand des hommes se heurtent
Au pied des collines
Aux paysages défrichés d’une colère tarie
Et des autres
Qui clament
Que cessent les grandes illusions
Et des autres
Qui clament
Que cessent les grandes illusions
Alors toi et tes acolytes
Tous en rang devant sa majesté
Des consciences endormies
Sous des carrés composites
Ils voulaient des bras
Ils ont eu des hommes
Ils voulaient des bras
Ils ont eu des hommes
Et désormais
Quelques-uns t’ont pris au coeur
Et sur les bras
Sous des pylônes
Et dans le froid
Dehors, dehors, dehors
En ayant oublié la chanson d’amour
Celle qui rapièce des manteaux
Cire vos souliers
Remplit les lignes de métro
Qui chauffe les radiateurs
Rend plus froid les frigidaires
Qui pour des pubs
Des slogans
On en fait qu’à la fin
On meurt
Par la fenêtre du train
C’est par la fenêtre du train
Que j’aperçois au loin
Ta silhouette
Ton visage
Si délicat
Dans les nuages
Tu restais inquiète
Et m’attendais
En cette parenthèse
Qui prend ses aises
C’est comme
Parcourir le monde
Pour te rejoindre
Les amours perdues
Sont comme des paysages
Une fois délaissées de leur étreinte
Laissent l’aspect ténu
Du goût amer des choses feintes
Les amours perdues
Sont comme des paysages
Une fois délaissées de leur étreinte
Laissent l’aspect ténu
Du goût amer des choses feintes
Si aimer la joie
Sur les rivages
Des peines
C’est sourire
Et ramasser
Les coquillages
Dans les cahots
D’mon imaginaire
Malgré
C’est ces petits regards
Qui n’ont l’air de rien
Ces ceci-cela
Que tu restes à côté de moi
Et que tu me dis
Que tu reviendras
Les amours perdues
Sont comme des paysages
Une fois délaissées de leur étreinte
Laissent l’aspect ténu
Du goût amer des choses feintes
Les amours perdues
Sont comme des paysages
Une fois délaissées de leur étreinte
Laissent l’aspect ténu
Du goût amer des choses feintes
Au numéro huit de ma rue
Le chat noir habite au numéro huit de ma rue
S’échappent de ton sourire des étourneaux
Dont il guète la fuite
Dans les arbres en dentelles
Le vieux ça l’étourdit
Il bat des ailes
Pour rejoindre dans l’hiver
Son chemin de cendres
Dans cet apocalypse
Et ses méandres
Et toi Adela, je sais bien
Qu’tu voudrais tant l’avoir dans tes bras
Ton homme, ton soldat
Celui qui prendrait soin de toi et des enfants
Qui de temps en temps vous emmènerait à la mer
À Constanta
Le matin, taper du poing en entendant la radio
Et le soir, te servir un verre de kirsch
En sachant te dire que tout cela «on s’en fiche»
Dans les décombres et l’obscurité des cages d’escalier
Ton enfant s’amuse
Ca mitraille et tu deviens dingue
Tu décrocheras son miroir aujourd’hui
Une lettre, dans l’oubli d’une boite à chaussures
Les soldats d’en bas
Se saoulent déjà
Votre vieux baudet, d’usure, ne veut plus tirer
La charrette jusqu’au jardin
Le vieux a quasiment fini de creuser sa tombe
Le café décante dans le matin
Tu pourrais jeter du jasmin sur les pavés
Accrocher des fleurs sur les murs
Mais cela n’a plus d’importance
Il te revient maintenant
Une enfance à apprendre à l’embrasser
Une bille au fond de la tasse
Et les poèmes dit durant le labeur
Où l’on sait que l’on ne meurt
Pas forcément au bout du champ
Les amandiers du printemps
Le soleil de fin d’hiver
Sous les amandiers du printemps
On se prenait la main
Pour ne pas être emportés par le vent
Et les matins d’hiver
Mes colères
Vient le moment
Où il ne faut plus s'en faire
Si on se parle doucement
Sans détours, sans jalousie
Sans s’dire toujours
Que l’on en trace les contours
Là c’est fichu, on y croit plus
Et alors on vit
Au jour le jour
Et j'arrête de tomber par terre
Par amour
Alice
Alice
Sur la route
L’esquisse
De tes caresses
Alice
Tes yeux amandes
Qui glissent
Et c’est un délice
Alice
Alice
Alice
Mais ton absence
Je ne la noierait pas
Dans le pastis !
Alice
Dans ta tire
Alice
Tu erres dans les abysses
Solaires
Alice
Tu écoutes du reggae
En mangeant de la réglisse
Ta lalalalalala
Ta lalalalalala
Mais ton absence
Je ne la noierait pas
Dans le pastis !
Alice
Les détours
De malice
Les rêves
Et les noirs prémices
Tout ne devient
Que maléfice
Alice
Et c’est alors
Un drapeau blanc
Que je hisse
Et je retourne sur mon ile
Alice
Alice
Opérateur de cabine
L’opérateur de cabine
Projette ce soir au cinéma Verdi
Le film brulant des vendredis
De belles dévoyée
Pour ceux qui se débinent
Dans l’genre, vous voyez
L’opérateur de cabine
projette ce soir au cinéma Verdi
Le film sanglant des mardis
Là où le peuple s’embobine
Dans l’genre, sans suite
Et puis pour ceux qui à la fin
N’ont rien compris au film
Et dont je fais parti
Ce fut la lune, sublime
Une séance avec une
Qui nous plait bien
Dans les jardins
L’opérateur de cabine
Projette ce soir au cinéma Verdi
Le film strass des mercredis
Saphir, flashs et femmes las
Pour des loubards en pleine combine
Et on s’en fout plein les godasses
L’opérateur de cabine
Projette ce soir au cinéma Verdi
Le film tendre des jeudis
Rien d’extraordinaire
Un peu de joie et un peu de bibine
Dans l’genre, qui vous plait guère
Et puis pour ceux qui à la fin
N’ont rien compris au film
Et dont je fais parti
Ce fut la lune, sublime
Une séance avec une
Qui nous plait bien
Dans les jardins
Le tour de ce monde
Tu sais très bien
Que nous ne ferons pas
Le tour de ce monde
Qui entre nous
Tombe, tombe, tombe
Nous resterons
Dans notre maison
À regarder
Pousser nos fleurs
Jusqu’à
La fin de la saison
L’hiver viendra
Tu t’ennuieras
Alors j’bricolerai
Notre maison
Et elle en deviendra
Une fusée
Nous décollerons
Vers une autre planète
Je n’ai que ça
Dans la tête
Juste toi, moi, et le chat
Un violon dans l’escalier
On vit
Un violon
Dégringoler
Dans les escaliers
Ça ne dura pas longtemps
On vit ainsi que
Les jambes
Les prothèses
Personne ne fut embêté
Pour autant
Ce fut une parenthèse
À l’entrée numéro quatre
De l’immeuble en plein vent
Du colibri
Là où se fracasse
Contre les murs
Qui ne tiennent pas
Sans bruit
On oublie
L’idéal
Des choses communes
Lieux bannis
Des jours heureux
Gris univers
Rêve
Et réel
S’entremêlent
Errer en avril
Dans les couloirs
D’un hôpital
Le blanc
Et le noir s’étaient
Confondus
En un gris
Qui semblait
Banal
Ordinaire
Qui s’était déjà-vu
Car tout s’est déjà produit
Dans l’univers
Car tout s’est déjà produit
Dans l’univers
Car tout s’est déjà produit
Dans l’univers
Ma rêveuse
Je vous laisse
Vous ne me verrez pas
Je quitte les coulisses
Je laisse mon verre
Et je n’aurai rien dit
Pour vous plaire
Nous nous sommes
Mal compris
Si j’enjambe les rats
Dans les ruelles
J’ai fui ces capricieuses
Plus ou moins belles
Depuis longtemps déjà
Les nuits d’Avignon
À l’accordéon
De Jovelene
Me semblent loin
Elle semblait tout droit sortie
D’une botte de foin
C’était ma rêveuse
Des aspirants de l’encre rêvent
Tandis que d’autres crèvent
Il est désespérant
Que le monde soit aux magnats
Et que je sois votre manant
Je m’attendais à mieux
Dans la douceur
De mes seize ans
Les nuits d’Avignon
À l’accordéon
De Jovelene
Me semblent loin
Elle semblait tout droit sortie
D’une botte de foin
C’était ma rêveuse
Des mots du monde
Des mots
Pour faire joli
Pour oublier
Que tout s’oublie
Des mots
Au fond
De la classe
À déplier
Pour
Un baiser
Des mots
Du rocker
Moqueur
Des mots
Nauséeux
Dits
En stéréo
Des mots
Démodés
Dans la cage
D’escaliers
Par la concierge
Qui gamberge
Des mots
Divulgués
Va-t-en-guerre
Dits
Vulgaires
Des mots
Errent les heures
D’un bonheur
Devenu
Erreur
Des mots
Bouches cousues
Ce qu’on s’aime
En roulette russe
À la suite des mots
D’amour
Viennent des mots
Amers
Des mots
Deviennent se taire
Des mots
Rejoignent l’éther
Des mots
Des mots
Comme ça
Dans le vent
Le silence
Et le froid
Je suis parti
Comme ça
Sans instances
Juste des passantes
En bas de chez moi
Elles avaient rejoint
Dans la nuit
Leur danse
Et leur oubli
Elles ont pris
Ce qu’il y avait
À prendre
Ont fait des enfants
Sans réponse
Puisqu’il n’y en a pas
Ces amours vaines
Auront fait des siennes
Et la rivière coule
Comme les mots
De Verlaine
Quand le jour
Point
Dans le ciel
Immense
Les collines
Et au loin
Dorénavant
Sans retour
À la ligne
Je laisse
Sans recours
Ces femmes sibyllines
Qui m’boudaient
Ces sirènes
De la jalousie
Les sueurs froides
Et l’adrénaline
Ces amours vaines
Auront fait des siennes
Et la rivière coule
Comme les mots
De Verlaine
Fadaises mineures
Je devenais le poison sur le coeur
Trous noirs dans les yeux
Tu m’disais «entre ou sors,
J’men fiche»
De mes yeux de haine
Des yeux de peine
Tu m’as laissé avoir peur
Avec un pull-over
Et un radiateur
Effroi
Tant pis !
Les marrons en hiver
Bijoux en toc triangulaires
Et je suis une mule
J’attends l’oracle de ta raison
Douce blonde aux yeux bleus
Séparons-nous encore un petit peu
Dans les bas fond
Comme devant les palaces
Las
D’un été trop long
Dans la cour des miracles
On fout le feu
Qu’on ne m’explique plus rien
De l’homme innommable
Et de la femme infâme
Les oiseaux parlent entre eux
Au sujet de moi
Et j’men fous
Ce fut mon anathème
Et c’était tant mieux
Dans ces rues éclatantes
De joies étroites
Le temps qui reste
Dans mon décor, des corps
Célestes et vivants
On se relève, prestes
Ou tout doucement
Des ombres
Et leurs mauvais gestes
De l’ouest
Qui n’étaient pas pour nous
Côté cour, côté jardin
Les lueurs, puis les humeurs
L’amour et le dédain
Le temps qui reste
Des jours qui se lèvent
À l’est
Le temps qui reste
Des jours qui se lèvent
À l’est
Côté coulisses
Tout glisse
On lâche le lest
Il restera le palimpseste
Du monde qui est le monde
Etc…
Le temps qui reste
Des jours qui se lèvent
À l’est
Le temps qui reste
Des jours qui se lèvent
À l’est
Tout va bien dans mon sous-marin
Me confondrai-je ainsi longtemps
En erreurs de navigation ?
Parmi les pieuvres et les poissons
À la dérive des océans
Des abimes des lendemains
En détection radar
Est-ce la guerre dans votre plumard ?
Ah ! C’t’ivresse des profondeurs
Bam ! Sur le béton
Quand j’entends qu’ça jase et que j’suis naze
Avec ces scaphandres et leurs harpons
Je me fie à ce qu’indique
Mes voyants, mon sonar et mes cadrans
Et sur la coque
Quelques coups de marteau
«Toc-toc-toc»
Je vogue sinoque
Dans mon sous-marin
Et tout va bien
J’vous dis au revoir
Et à demain
C’est toujours dans vos fantasmes
Que s’emballent les sirènes
De vos machineries de haine
Et c’est toujours
Dans les brumes et à la rame
Que je m’emporte alors sans peine
Rejoindre sur mon île sauvage
Celle que j’aime
Car...
Que vous ne vous aimiez pas
Entre nous
Cela ne me regarde pas
Que vous ne vous aimiez pas
Entre nous
Cela ne me regarde pas
Que vous ne vous aimiez pas
Entre nous
Cela ne me regarde pas
(bis)
Les jours heureux
Quand l’automne
Se pose doucement
Sur les coeurs
Et les heures monotones
Aux faibles lueurs
De mes proses
Asynchrones
Du vide
Intérieur
Je n’en retiens
Plus rien
Évidemment
Reste les voyages
Ces paysages
Voluptés
De ma chambre
Tout est calme
Maintenant
Et je dois dire
Que mes idées anciennes
Je les abandonne
Les jours heureux
Reviennent
Aux amours
Sans peines
Les jours heureux
Reviennent
De toute manière
Sans colère
Des sourires
Viennent les soupirs
Quand l’hiver
Nous tend les bras
Et de ses inconnus
De se sentir coupable
Et des haines perdues
À faire des rêves étranges
Et devenir enfin
Raisonnable
Les jours heureux
Reviennent
Aux amours
Sans peines
Les jours heureux
Reviennent
De toute manière
Sans colère
Tout me revient
Ce soir
Je m’endors
Dans une rose
Tout me revient
De l’enfance
Des belles proses
Et des odeurs
Le long du fleuve
De la romance
Dans le noir
Infiniment
On m’isolait
Derrière
Des murs
De verre
Les gens riaient
Dans la plus grande
Indifférence
Qu’il puisse-y avoir
Un serpent dans ma tête
Et une boite d’allumette
Que l’on me donnait
Pour mes hivers esseulés
La foule s’égare dans les dunes
La lune n’est plus la même
Tandis que s’érige les remparts
Dans le désert
Des théorèmes obscurs
De la folie humaine
Sur la liberté et la raison
L’appartement de la rue Mazard
Donnait sur la cour
Et par hasard
À l’amour
Qui s’enfuyait dans le noir
Des restes du feu
Opprobre de nos regards
Où je ne comprenais plus rien
De ton visage sélénien
Je fumais
Dans la pluie d’un soir d’octobre
Dans ta chambre en bordel de Bangkok
Je venais d’oublier
Sur le quai de la gare
Un bouquet de fleurs
Tandis que Paris brûlait
Sous la peur
Et que nous avions
Vingt-ans
Et ces amoureux s’embrassent
Au centre du monde
Et entament
Une correspondance
Et c’est une danse qui n’a pas de temps
Sauf le temps qui leur est imparti
Et elle s’évertue à lui dire
Que les choses que les choses qu’ils voient
Les autres
Ne le voient pas
Et dans le train
Ton sourire à la fin
En griffant les fauteuils en skaï
Se dire
Qu’ils étaient jolis
Les petits poissons
Et sur la liberté et la raison
Nous dirons
Que nous n’avons fait qu’embellir
Les choses qui nous échappent
Et ces amoureux s’embrassent
Au centre du monde
Et entament
Une correspondance
Et c’est une danse qui n’a pas de temps
Sauf le temps qui leur est imparti
Et elle s’évertue à lui dire
Que les choses que les choses qu’ils voient
Les autres
Ne le voient pas
Qui ne lui est plus trop éloigné
À l’abri des orages du mois d’août
De son appel figé
Au regard muet
Ce qu’il voit sans doute
Ce sont de grands cavaliers
À la rose, à l’éternité
À tout ce qui ne lui est
Plus trop éloigné
Le glaive, la rose jetée
S’il doit être prêt à en découdre
Pour un éternel repos
Enfin
D’un appel muet
Au regard figé
Des notes sur la portée en staccato
Sur l’périph’ y a une minette dont il s’est épris
Ça l’fait oublier son turbin, ce qu’on lui rabâche
Ce qu’on lui dit de faire et qui le fâche
Les rixes chez Germaine à la sortie de l’usine
Le directeur en limousine
Ô mon salaud !
Bref, de petits tracas dénigrés
En petits tracas de migres, eh !
Ce soir, y’ a plus un chien
Gaspard miaule sur les mansardes
Des bien-portants
Et il fait froid
Il pense à ce soir, son repas
Une arête de poisson accordée
Dont il pourra en tirer
Quelques airs arrachés
À son ennui qu'il aime tan
À l’extérieur de vous
Il parait que pour certains
Le ciel est plus grand et plus bleu
Et que pour d'autres
Plus rien n'est évident
Ce sont les échos et les reflets
De moments heureux
Je n’t’en voudrais pas si t'en moques
Je ne suis plus dans mon époque
Et pourtant je me sens dans le monde
En restant
À l’extérieur de vous
En restant
À l’extérieur de vous
En restant
À l’extérieur de vous
Sur le lac, le crépuscule
Est apaisant
Le ciel est en feu
Et tout finira
Par s’éteindre
En restant
À l’extérieur de vous
En restant
À l’extérieur de vous
En restant
À l’extérieur de vous
En restant
À l’extérieur de vous
Et si je me répète
De mes mots et ma parole
On garde tous le contrôle
À notre manière
Et si je tombe
Une seconde
Ce n’est qu’une chanson
Oscillant
Entre nos rêves
Et nos illusions
La même chose que toi
C’est une balade
Dans les jardins
À 5h du matin
Je fume
Et les passants gris
Vont au turbin
Et tu ne dis rien
Mais sache que je pense
La même chose que toi
Mais sache que je pense
La même chose que toi
Quand allons-nous
Enfin
Nous prendre
La main ?
Ce petit matin d’hiver
Te fait trembler
Et moi
Dans ton décolleté
Je songe au plein été
Si je suis un rêveur
Et que je n’suis suis finalement
Pas là pour toi
Et même si j’entretiens
Une certaine lumière en toi
Ça je le vois
Dans tes yeux
Dans l’univers
Il n’y a plus de place
Pour deux
Mais sache que je pense
La même chose que toi
Mais sache que je pense
La même chose que toi
Le sortilège où tu es seul
Ce que tu es seul
Entre la galaxie nul part
Et un bout de trottoir
Des vertiges fantasques
Des propos ineptes
C’est une histoire
Sans lendemain
Que tu te racontes
Sur une vie éphémère
Et de toutes tes hontes
Que tu passes
À l’égouttoir
Il ne te reste
Qu’en cette sombre nuit
Que les volutes de ton ennui
Mais un jour
Viendra le jour
Ou tes amours
T’y penseras plus
Mais un jour
Viendra le jour
Ou tes amours
T’y penseras plus
Sa vie se sublime
Dans le blanc
Dans le noir
Décadent
Et délétère
Qui finalement
Dans ce verre
Cada-verre sphérique
Fait qu’tu tombes
Dans un véritable sortilège
Toi
Qui n’a d’elle
Plus que son odeur
Dans les draps
Mais un jour
Viendra le jour
Ou tes amours
T’y penseras plus
Mais un jour
Viendra le jour
Ou tes amours
T’y penseras plus
Les idylles de Lydie
Reste Lydie
Que tu croises de temps en temps
Dans la chienlit des indolents
Embarrassés que le rose des fins du jour
Ne dure assez longtemps
Et que devrait-elle te dire ?
Que l’on s’oublie facilement par amour ?
Toi qui t’obstine simplement à ce que tout
Ne quitte pas inopinément
Et elle te propose d’aller faire un tour
Faudrait pas rater
Ce premier défilé sur les boulevards
Ils sont vraiment bien peignés
En tout cas
Ça fera encore une belle tête à afficher
Elle vous plait celle-là
Lydie s’fait Jynx parmi ces Pinks
On distribue des pin’s de la Francisque
Chameau, allo, allo ?
Apparition d’une odalisque
S’en référer à l’astérisque
Lydie se dérobe le long des rues
Pour de la dope «Made In China»
Lydie est l’oiseau du lac Stymphale
Des petits matins électriques
Et le Jynx sur c’qui va lui arriver
Frémis
Et devient pâle, pâle
Et qu’c’est l’heure ou les libéraux
Sirènes et gyrophares
S’en vont à leurs bureaux importants
En écrasant les passants
On passe les menottes aux amants
Et les gens lucides dépriment au gin
Dans leurs cuisines
Lydie se dérobe le long des rues
Pour de la dope «Made In China»
Mais je ne vous apprends rien
Je ne pensais pas rester chez vous une éternité
Et maintenant la cafetière déborde
Le sucre me rends fou
Et le souvenir
De vous
Je préfère autant
L’éviter
Ce qu’elle me rappelle
Elle ne me lâche pas d’une semelle
De l’avoir vu sous son ombrelle
Ne supporte pas d’être sans nouvelles
Censuré le sensuel
Alors, je me voue à elle
Le soleil
Le tunnel
Alors, les années passent
Ce qu’elle me rappelle
C’est que rien n’est éternel
Que tout n’est qu’une trêve élégante
Ça se passe dans les étoiles
Et quand ça part en ribambelles
C’est pas grave, c’était prévu sur la toile
Elle est une chose récurrente
Gare à moi, si je me fais la malle
Les séquelles qui me contrarient
Tant pis pour le plomb dans l’aile
Et les reflets qu’on oublie
L’habituel repli
Plus rien ne me dérange
Dans cette vie intérieure
Quand même
Si un jour
La vie t’échappe
Retiens ton coeur
Qui est comme un soleil
Parmi ces fleurs
Qui représentent
Le monde
Aux mille merveilles
L'étang l'effleure
De ses ondes
Sans hâte
Se défait l’ombre
En une lumière brève
Qui à chaque seconde
Te rattrape
Dans les rhapsodies
Égarées
De mon existence
À contre-sens
À me demander
Ce qu’est réellement
Un rêve
Le sentiment
De déjà-vu
Les femmes nues
Et quand même
Comment
L’amour s’est rejoint
En mes absences
Un abri
Quand tu regardes
Les hommes tomber
Qui s’excusent
Dans leur haine
Des conséquences
Qui se justifient
Du soir au matin
Sans égards
Envers ta solitude
De toutes tes nuits
D’une exaltante déviance
Sur mon coeur brisé
Tu pleures maintenant
Dans les débris
De notre dernier
Regard
Dans cet abri
Au bord d’un lac
Dans la forêt
Tous les hasards irraisonnable
De tes yeux bleus ineffables
Dernière nue en égide
Aux baisers surannés
Dans l’univers du vide
Tout entier
Même si, Sara,
On fait semblant
Des fois
Mais c’est comme ça
C’est comme ça
Et même si, Sara,
On fait semblant
Des fois
Mais c’est comme ça
C’est comme ça
C’est quand on regarde
Dans le prisme
Des gens qui se sont aimés
Que l’on se rend compte
Que notre existence se termine
Forcement
Dans l’indifférence
Du monde
C’est réel
Si un matin
Quelqu’un croise ton chemin
Et qu’il te prends la main
C’est que c’est réel
Les champs de Neptune
En dedans le vent et les marées
Le soleil tout détraqué
Il broie le temps
Et parmi les champs de Neptune
On y croise
Le regard à la proue
Des unes
Et dévoilent
En drapées
Leurs grandes embarquées
Dans les tourments des courants
Et des flots démontés
Dans les lames de fond
Je vogue
Sur un radeau abscons
En l’attente médisante
D’un rivage en éclat
Et l’espoir
Qu’ma bouteille à la mer
Un jour s’échoue
À toi
Chanson en italien
Mi sembra che fu
Un tempo esteso
Ti accendevo sempre
L’ultima sigaretta
E mi lasciavi la mano
Per scendere la stradina
E ti guardavo sfumarti
Con l’ombra dei tuoi sorrisi
La bicicletta in mano
Ed io…
Sono con il mio coccodrillo
E i cactus
Sopra di me
Una strana nuvola
Che portano la pioggia
L’acido dei sogni
Sento un piano rotto
Che suona nel buio
E forze io
E quando pensavo
Di essermi perso
Ero nel mio giardino
E mi domando se sono pazzo
Ma sono soltanto solo
Solo
Tout va bien, madame la marquise
Tout va bien madame la marquise
Que vous n’eussiez rien vu poindre
De part le fard qui vous enivre
Ce n’est rien
Mais c’est la révolte
À ce qu’il semble paraitre
Vos sujets à la fenêtre
Arguants leur colère farouche
Et à leurs fourches
Ils y verraient bien plantée
La tête de madame, la tête de monsieur
La tête de ses petits neveux
La tête du despote, la tête de tous ses potes
La descendance du comte machin
Vendra des canons
Et son cousin italien sera un réverbère
Qui chercherait son texte
À déclamer sur les planches
De la vieille qui seule calanche
Aux idéaux qui flanchent
Mais cela ne serait que prétexte
À se resservir un autre verre
La campagne où je vis
Si tu te souviens
De l’endroit où je vis
Du genêt dans les collines
De mes journées dans les nuages
De la balançoire sous le tilleul
Des herbes hautes
Dans le jardin
Si tu te souviens
De l’endroit où je vis
De mes araignées du matin
Du soleil d’été
Et puis ton retour en train
Et le seul souvenir de tes baisers
Tes sourires
La nuit pour les étoiles
Et maintenant ici
C’est une maison des musiciens
Comme tu m’en parlais
Dans tes cartes postales
C’est à la campagne
Et l’on s’y sent bien
L’automne
J’ai des feuilles mortes
Dans mes poches
Et les matins d’hiver
Je traverse quelques ruisseaux
Dans la gelée
Et le printemps
Dansent à nouveau les nuages
Et je m’en vais ici
Entre le soleil, la rivière,
les nuages et la montagne
Et le soleil, et la rivière
Et les nuages et la montagne
Allons bon, mon bon monsieur
Le silence de la neige
Quand tu rentres à la maison, le soir
Les étrangers sont dans ta bouilloire
Mais allons bon, mon bon monsieur
Ce n’est que de la boue
Est-ce que tu ris
Autant que tu pleures ?
Et de tes rêves et de tes peurs ?
Tandis que dans la cuisine
Il y a ta femme
Qui pleure aussi
Mais allons bon, mon bon monsieur
Ce n’est que de la boue
Isolé sur Terre
Et tu ne sais plus quoi faire
Et tu penses
Qu’il t’arrive
Quelque chose
De grave
Et dans ce mélodrame
Une mélodie
Dans ta tête
Et le drame s’éteint
Comme une loupiote
Avec un pote
Mais allons bon, mon bon monsieur
Ce n’est que de la boue
Si tu en as besoin
Tu peux le prendre
Personne ne te le donnera
Alors prends-le
Alors prends-le
Si tu le laisses
Cela te semblera des restes
Alors prends-le
Si tu en as besoin
Et même lorsqu’il n’en restera rien
Tu pourras encore le prendre
Mais après ce sera à toi
De te démerder
Mais en tout cas
l’un dans l’autre
Sois-en sur si tu l’as
Un jour tu le rendras
Un jour tu le rendras
Un jour tu le rendras
On te réclame pour la réclame
On te réclame pour la réclame
On te réclame pour la réclame
On te réclame pour la réclame
Quasiment rien
On n’se disait quasiment rien
Et en silence
La neige tombait sur Berlin
On faisait semblant de s’aimer
Et ça nous allait plutôt bien
Quels fracas illusoires
Des intransigeants carnages des coeurs
Les anges se fendent la poire
De là-haut à nous voir
Dans leurs télés en couleur
Décrochée des miroirs de l’époque, un saccage
Un aveugle idéal en les tourments
D’une jeunesse qui aime pour se perdre
Qui aime encore pour des cages
Ein stern
Eine flucht
Die denselben stern
Regarde moi comme j’te regarde
Regarde -moi comme j’te regarde
Zut alors de quoi t’as peur ?
Ô par le hublot fini dodo
Ils prennent feu les réac’ réacteurs
Regarde-moi comme j’te regarde
Silence radio dans la carlingue
C’verre qui t’déglingue en atmosphère
L’prochain c’est Papa qui t’le sert
Les hôtesses de l’air sont à ravir
D’ailleurs elles l’ont été
Par les habitués
Des tocades lubriques
De la chronique nique
Le commandant de bord non syndiqué
N’était pas saoul
Il reliait Séoul, Bangalore et San José
Dans la même journée
Fallait oser
Dans la même journée
Fallait oser
Si nous avions deux lignes
Ah ! Ça fume dans les waters
Sans s’prendre pour des avions de ligne
C’est sur qu’ça t’distingue
En vol charter
Regarde-moi comme j’te regarde
Les passagers rentrent en transe divinatoire
Et l’oxygène se fait plus rare
La place assise n’vallait pas le kérosène
Qui ne sentait pas le frelaté
Car la compagnie avec les cheiks
Petit arrangement
Première qualité
Payé une fois brûlé
Dans l’océan
Jacky
D’alcools en clopes, Jacky
L’ennui d’la nuit nuit
Et y’a Suzanne qui t’attend en nuisette
Mais Jacky, t’es bourré
Dans ton Estafette
Les hommes sans amour
Rappelez-moi
De temps en temps
Que je ne dois plus parler
De tout ça
De la petite montagne
Au trouble étang
De ton été fuyant
De tes cheveux de serpents
Des vils audacieux
Des oiseaux de malheur
Que je me suis mis
À connaitre par coeur
Et j’ai ramené
Ma guitare, mes chansons
Dans le Paris-Briançon
Je suis rentré un peu tard
Dans la Drôme
Depuis Lyon
J’n’en ai pas su plus
Que Louis Armstrong
Mais je me suis souvent dit
«Yes, I’m wrong»
Et j’ai vu les hommes sans amour
Ni pour eux-mêmes
Ni pour les autres
Rappelez-moi
De temps en temps
Que quand on dévie un moment
Il n’y a que soit
Pour se rattraper
Personne d’autre évidement
Et j’ai vu les hommes sans amour
Ni pour eux-mêmes
Ni pour les autres
L’idiot de l’Odéon
J’aurais voulu
Être l’idiot
De la radio
Boire ce tord-boyaux
Pour leur plaire
Me défaire
Et finir le matin
Dans tes bras
Dans l’Ohio
Me faire
Prendre en photo
Déglingué
Bien sapé
Mal rasé
Et faire envie
À tous les ouvriers
Avec mon bleu
Et mon yo-yo
Le reporter
Entrevue
Où je lui mets
La berlue
Sur les racistes
Les frontières
Et bien sûr
Le trululu
J’aurais voulu
Être l’idiot
De la radio
Boire ce tord-boyaux
Pour leur plaire
Me défaire
Et finir le matin
Dans tes bras
Dans l’Ohio
L’Amérique
Me tend les bras
Je fais fine équipe
Avec les flics
Qui m’escortent
Sur le tarmac
Voilà que je sors
De mon cloaque
Pas le moment
Ce n’est pas le moment
Ce n’est pas le moment
De te dire au revoir
Je te dois
Une danse
Alors
Donne-moi ta main
Donne-moi ta main
Et dansons une valse
Au travers des rues
Qui brillent
Juste pour nous
Quand l’inconnu arrive
Une ombre se déroba depuis les collines
Que le vent finit par apporter
Ici-bas, aux lisières de la ville
Il descendait là où la rivière coulait
Sans cheval, sous le regard des paysans
Et les chiens aboyèrent
Dans le champ
L’âne hennit, les enfants vinrent à lui
Dans la rue principale
Pas grand chose
Deux-trois filles
Qui prenaient la pose
À midi en plein soleil
Et les gamins qui criaient
«M’sieur ! Ici vous aurez des ennuis
Si vous êtes tout seul !
M’sieur ! Ici vous aurez des ennuis
Si vous êtes tout seul !»
Je vous raconte l’histoire de l’inconnu
Qui malgré ses habits rapiécés
Était élégant
Plume noire
De l’oiseau majestueux
Il était comme un espoir
Qui ne plaisante jamais
Comme une concrète lueur
Sur les murs de bois
Comme une concrète lueur
Sur les murs de bois
Bon shérif, bon
As-tu vu le shérif de cette ville ?
C’est un véritable ivrogne
Qui ne peut pas lâcher son flingue
Le gars au piano bastringue
Ne tient jamais très longtemps
Et j’te déconseille de serrer sa pogne
Il est toujours trop cuit pour voir l’heure
Mais jamais pour user de son Colt
Avec la bonne humeur
Il doit toujours s’y reprendre à deux ou trois fois
Mais c’est un bon shérif, bon !
As-tu vu le shérif de cette ville ?
C’est un véritable ivrogne
Qui ne peut pas lâcher son flingue
Creuse ta tombe
Tels sont les procès
Fais un noeud à ta corde
Ou va croupir en prison
Les témoins oublient toujours quelques détails
Le juge est sénile et alité
Alors écoute le shérif
C’est quand tu es mort que tu es pardonné
Il est toujours trop cuit pour voir l’heure
Mais jamais pour user de son Colt
Avec la bonne humeur
C’est un bon shérif, bon
Assassinat de l’étranger (Partie I)
Monsieur Winston ne se sent pas à l’aise
Tout se biaise dans les regards
Il se l’était prédit, mais c’était déjà trop tard
Ça a commencé hier matin
Avec un serpent dans ses bottes
Et puis le parfum de sa muse
Qui aurait pu être une sorte de ruse
Le mot était passé, pour monsieur Winston
Les jeux étaient faits
Devant la porte de la patronne
Qui commençait avec son éventail à s’agiter
Monsieur Winston est confus, égaré
Il y a quelque chose de louche
Quand aucun verre ne se vide
Dans cette ville sordide
Et l’assassin, derrière le Saloon
Se sentait bien
Assassinat de l’étranger (Partie II)
Je ne comprends vraiment pas pourquoi
Tout le monde ment ici
Ou ailleurs je m’en fiche
Pour le shérif c’était tout vu
Ce banal migrant
Était d’une outrecuidance
Sans égal
Il en aurait donnée son étoile
Et de ce nouveau siècle
Ce qui sera vu comme au cinéma
C’est ce que vous êtes
Et ce que vous n’êtes pas
De vos crasses médisances
À la repentance
La confiance que l’on jette
Est une rose dans les égouts
Le requiem de monsieur Winston
Il n’y eut personne
Pour les funérailles de monsieur Winston
On l’enterra dans le champ de monsieur Hammer
Sous les cyprès le vent emportait la poussière
Et les nuages annonçaient un orage de grêle
Dans la poche de sa veste on a trouvé
Un carnet de ses poèmes
Entre ses derniers versets était écrit :
«Je suis de Santa Fe
S’il vous plait, envoyez
Un télégramme à madame»
C’est ce que nous fîmes
Après la dernière cigarette
Et puis
Et puis, et puis tout a changé
Dans les tiroirs
Dans ma tête déphasée
Aride, aride acrasie
Cigarette écrasée
Fumée apatride
Dans le vide
L’hydre, l’hydre
Dans ce jardin aux fougères
Derrière le portail en fer
Et puis
Les miroirs, les miroirs brisés
Braises violettes
Des poètes
Générique
Le plastic bag
Au reflux des vagues
Remplace les algues
Sur la plage, échoué
Sur le sable fin
Bientôt le générique
La fin
Les montagnes
S’écroulent
Le film se déroule
Tout est faux
Dans mon crâne
Et tu n’es pas à côté de moi
Et tu n’es pas à côté de moi
Séance en jet-lag
Un film où on se fout en bagnole
Dans le fossé
Et où le soleil reste fixé
Un moment d’absence
Et la cabine a pris flamme
Et la lune placide a regardé ça
Les mers rongent les villes
Tel de l’acide
Les enfants sont rendus livides
Par le ciel orange
Comme s’ils avaient déjà connu ça
Et tu n’es pas à côté de moi
Et tu n’es pas à côté de moi
Nous deviendrons des loups
Nous deviendrons
Des loups
Car nous savons
Ce qui réellement
Brille pour nous